Études économiques
Irak

Irak

Population 41,2 millions
PIB par habitant 5 021 $US
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Evaluation des risques pays
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Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 2023 (e) 2024 (p)
Croissance PIB (%) -15,7 7,7 8,1 3,7 3,1
Inflation (moyenne annuelle, %) 0,6 6,0 5,0 6,5 2,0
Solde public / PIB (%) -13,9 -0,4 6,4 -2,6 -5,1
Solde courant / PIB (%) -10,9 7,8 11,6 4,4 -2,5
Dette publique / PIB (%) 84,3 59,2 43,3 47,9 55,0

(e) : Estimation (p) : Prévision

POINTS FORTS

  • Vastes réserves prouvées ou à découvrir de pétrole et de gaz aux faibles coûts d'extraction
  • Intérêt des investisseurs étrangers pour les infrastructures (énergie, eau, transport…)
  • Amélioration des relations avec la Chine entraînant de nouveaux accords dans les secteurs du pétrole et de la construction
  • Une population jeune et croissante

POINTS FAIBLES

  • Economie étroitement dépendante du pétrole, mais important déficit gazier
  • Absence de règle budgétaire pour la gestion des recettes tirées des hydrocarbures
  • Faiblesse de l’approvisionnement électrique et en eau
  • Système bancaire largement public et fragile
  • Instabilité sociale et politique, alimentée par l'ingérence de l'Iran, les divisions religieuses et ethniques
  • Protection sociale non ciblée et administration employant 38% de la main d’œuvre
  • Gouvernement réunissant les sunnites, les kurdes et les chiites pro-iraniens, peu susceptible de corriger la lenteur des réformes économiques et institutionnelles
  • Tensions entre le gouvernement central et le gouvernement régional du Kurdistan concernant la redistribution des revenus pétroliers
  • Corruption, faiblesse institutionnelle, insécurité, divisions

Appréciation du risque

L’activité économique restera modérée

Après la très forte récession de 2020 liée à l’irruption de la Covid-19, suivie de deux années particulièrement dynamiques liées aux prix très élevés des hydrocarbures, la croissance s’est assagie en 2023 avec leur modération.et l’arrêt temporaire des exportations de pétrole du Kurdistan vers la Turquie. De fait, l’économie est très dépendante du pétrole, qui compte pour environ deux tiers dans le PIB. En 2024, la croissance devrait donc rester modeste du fait du choix de l’OPEP+ (l’Irak en est le deuxième plus grand producteur) de maintenir ses réductions de production, de cours du pétrole modérés par une activité mondiale encore morose et de la réévaluation du dinar en février 2023 affaiblissant la contrepartie en monnaie locale des exportations. La croissance du PIB non pétrolier sera tirée par les projets d’investissements, stimulés par le budget de 150 milliards USD, approuvé par le parlement en juin 2023 pour la période 2023-2025. En effet, il permettra le déploiement de projets d’infrastructure, au rang desquels la réhabilitation de l’aéroport de Mossoul (en partie détruit en 2017, lors des combats contre Daech) entamée en 2022 et qui se poursuivra en 2024. Le large budget permettra également des dépenses publiques courantes importantes, comme la hausse du salaire minimum, qui soutiendront la consommation privée. Cette dernière sera également stimulée par le retour de l’inflation a un niveau modéré, du fait de l’assagissement des cours mondiaux des denrées alimentaires, ainsi que de la réévaluation du dinar qui limitera l’inflation importée.

 

Des déficits jumeaux en hausse

Alors que les prix élevés des hydrocarbures avaient alimenté un large excédent courant en 2021 et 2022, encore important, bien qu’en baisse, en 2023, la balance courante deviendra déficitaire en 2024, par le biais du solde commercial, du fait de la baisse des exportations pétrolières et de la hausse du volume d’importations pour répondre à la hausse de la consommation privée et aux besoins en biens d’équipement et matériaux générés par les projets d’infrastructure.
Le déficit budgétaire se creusera, lié au budget expansionniste voté pour la période 2023-2025, qui accroîtra la consommation et l’investissement publics. Il pâtira également de l’amenuisement des recettes publiques pétrolières (qui représentent environ 90% des recettes totales) étant donné le moindre dynamisme du secteur.
Les déficits seront financés par le recours aux réserves de change (équivalant à 9,7 mois d’importation à la fin 2022) et à l’endettement. Ce dernier demeurera à un niveau soutenable, notamment allégé par la réévaluation du dinar, 56% de la dette publique étant libellée en devises étrangères. Cette composition continue néanmoins d’exposer la dette publique à un risque de change important. 75% de la dette publique étant détenue par des créanciers officiels, le risque de refinancement demeurera faible.

 

Une relative stabilisation politique, mais des défis incessants

Les élections législatives anticipées d’octobre 2021 (remportées par la coalition menée par le mouvement sadriste chiite de Moqtada al-Sadr) ont mené à un parlement divisé et à un an de négociations pour aboutir à la formation d’un gouvernement, en parallèle de vives tensions et violences dans le pays. Le retrait inattendu des 73 députés sadriste (parmi les 329 députés totaux), en juin 2022, a permis au Cadre de coordination, l’autre force politique chiite majeure, soutenue par l’Iran, d’obtenir la première place au parlement, et de constituer le premier jalon de la sortie de crise. S’en sont suivies la nomination du chiite Mohammed Shia’ Al Sudani au poste de premier ministre, l’élection de Abdel Latif Rachid, issu de l’Union patriotique du Kurdistan, à la présidence du pays (évinçant ainsi le président sortant), le maintien du sunnite Mohammed al-Halbusi au poste de président du Conseil des représentants, et enfin l’approbation du gouvernement du premier ministre, formant ainsi une coalition fragile de chiites, de kurdes et de sunnites. Cependant, alors que Sudani s’était engagé à organiser de nouvelles élections dans l’année suivant sa nomination, celles-ci pourraient ne prendre place qu’en 2024. Malgré la relative accalmie sur la scène politique, les défis sont nombreux. Les violences politiques et le mécontentement social pourraient être accrus par la loi électorale, adoptée en mars 2023, donnant davantage de poids aux grands partis pour favoriser l’obtention d’une majorité et éviter la paralysie de 2021-2022, mais évinçant du même coup les partis d’opposition indépendants. Les interventions sécuritaires de milices, en particulier les factions de la Mobilisation populaire (dont une partie est alignée sur la position iranienne), pendant la campagne, pourraient également attiser les tensions.
Sur le plan géopolitique, le pays tentera de poursuivre son rééquilibrage diplomatique, entamé par l’ancien premier ministre Kadhimi, et donc de maintenir sa position équidistante entre ses principaux alliés opposés, d’un côté les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite, de l’autre l’Iran. Cela sera facilité par l’accord trouvé entre l’Arabie Saoudite et l’Iran en mars 2023 après 7 ans de rupture diplomatique. Enfin, le pays devrait continuer de renforcer ses relations avec la Chine, tant sur le plan commercial que diplomatique.

 

Dernière mise à jour : Octobre 2023

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