Études économiques
Myanmar

Myanmar

Population 53,6 millions
PIB par habitant 1 217 $US
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Evaluation des risques pays
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Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (p)
Croissance PIB (%) 3,2 -17,9 2,0 3,3
Inflation (moyenne annuelle, %) 5,7 3,6 20,4 10,5
Solde public / PIB (%) -5,6 -7,8 -7,8 -7,2
Solde courant / PIB (%) -3,4 -1,4 -1,7 -1,3
Dette publique / PIB (%) 39,3 62,3 62,5 63,7

(e) : Estimation (p) : Prévision *Année fiscale 2023: 1 Octobre 2022 - 30 Septembre 2023

POINTS FORTS

  • Matières premières abondantes (minéraux, notamment jade, rubis, cuivre, or, gaz et pétrole), possibilités d'hydroélectricité.
  • Population jeune (25% de la population a moins de 14 ans)
  • Proximité d'économies dynamiques (Inde, Chine, Thaïlande)
  • Fort potentiel du secteur primaire (agriculture)
  • Grand potentiel pour le tourisme
  • Disponibilité d'une main-d'œuvre à faible coût
  • Membre de l'ASEAN

POINTS FAIBLES

  • Le coup d'État a isolé le pays et son économie, notamment par des sanctions de l'Occident (gel des avoirs et interdiction de transactions avec des entreprises gérées par l'armée) et le retrait de l'aide internationale.
  • Corruption hautement endémique et environnement des affaires défaillant.
  • Grande diversité ethnique (135 groupes ethniques dans le pays) et problèmes liés à l’intolérance  envers la minorité musulmane Rohingya de la part de la majorité bouddhiste, mais aussi envers les minorités bouddhistes qui ont des groupes armés.
  • Placé sur la liste noire du Groupe d'action financière pour le financement du terrorisme et du crime.
  • Banque centrale inefficace, soumise au gouvernement
  • Manque de diversification et d'infrastructures (électricité, raffinage, éducation, santé)
  • Secteur financier sous-développé
  • Pays fortement exposé aux catastrophes naturelles (tremblements de terre, cyclones, inondations, etc.)

Appréciation du risque

Un pays de plus en plus isolé

Après avoir invoqué des fraudes lors des élections législatives de 2020, démenties par tous les observateurs internationaux, les forces militaires ont pris le pouvoir en février 2021. La junte écarta alors le parti d'Aung San Suu Kyi, la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND), qui avait remporté les élections. En raison de règles constitutionnelles la rendant incapable d'être présidente, son leader Aung San Suu Kyi, lauréate du prix Nobel de la paix, était jusqu'alors conseillère d'État. Le président Win Myint, élu en 2018 par un collège composé de membres des chambres législatives et de l'armée, était le premier président n'ayant pas fait partie de l'armée depuis plus de cinq décennies. Après le putsch, il fut remplacé par un loyaliste de l'armée. Détenue depuis le coup d’Etat dirigé par le général Min Aung Hlaing, la junte militaire a reconnu Aung San Suu Kyi coupable de plusieurs chefs d'accusation. Son dernier procès, en janvier 2023, allongea sa peine à 33 ans de prison. Le coup d'État a entraîné d'importantes protestations, avec 12 000 personnes emprisonnées et 2 000 tuées, selon les estimations. Durant l'été 2022, 4 éminents militants pro-démocratie furent exécutés, constituant la première utilisation de la peine capitale depuis des décennies. Ce récent événement, qui a suscité des critiques de la part de la communauté internationale, isole davantage le pays. À la suite du coup d'État, l'administration Biden et l'Union européenne ont annoncé des sanctions. En décembre 2021, les Nations Unies ont reporté leur décision concernant la représentation du pays, la plupart des pays ne reconnaissant pas les nouveaux dirigeants. La crise politique affecte également les relations avec l'ASEAN. Bien que le pays n'ait pas été suspendu de l'association, celle-ci a annoncé en août 2022 qu'elle avait exclu les généraux au pouvoir de ses réunions. Les relations étroites que le pays entretient avec la Russie depuis l'invasion de l'Ukraine par cette dernière éloignent encore plus le Myanmar de l'Occident. En plus d'être le principal fournisseur d'armes de la junte, la Russie représente également un fournisseur de carburants à bas prix.

 

Une économie a l’arrêt depuis le coup d'État

Après une forte contraction de l'économie au cours de l'année fiscale 2021 en raison du coup d'État et de la pandémie, le PIB continuera à se redresser lentement au cours d'exercice 2023. D'une part, les effets négatifs du coup d'État sur l'économie, notamment par l'augmentation des conflits entre la junte et les groupes de résistance armée, ainsi que les sanctions internationales, devraient persister. D'autre part, les difficultés apparues à la suite de la guerre en Ukraine perdureront probablement. L'inflation ralentira mais restera bien plus élevée que les années passées, ce qui limitera la consommation des ménages, déjà affectée par la hausse du chômage depuis le coup d'État. Même si de nouvelles mesures visant à limiter la dépréciation du kyat et donc l'inflation importée (en septembre 2022, la monnaie avait perdu 36% de sa valeur depuis le putsch avec un taux de change officiel de 2100 kyats pour 1 dollar, et le taux sur le marché noir était de 3400-3600), entraient en vigueur, leurs effets resteraient très limités. La politique de la banque centrale semble inefficace sur la valeur du kyat face aux impacts des troubles politiques, des conditions économiques et du resserrement mondial des conditions financières. Par ailleurs, dans un contexte de tarissement des sources officielles de financement international, le recours au financement monétaire de la dette publique constitue une source supplémentaire d’inflation. L’agriculture (23 % du PIB, environ 30 % des exportations et la moitié des emplois) continuera donc à souffrir de la hausse des prix des intrants et de l'énergie, ainsi que de la situation sécuritaire dangereuse dans les zones rurales. Malgré l'ouverture de la voie ferrée entre le Myanmar et la Chine en 2022, qui pourrait stimuler les exportations de biens vers la première destination des exportations du pays (15 % du total en 2021), les perspectives d'exportation pourraient rester affectées par les restrictions en matière de change et de transactions commerciales. Par ailleurs, alors que le pays aurait pu profiter du fait d'être un exportateur net de carburant dans un contexte de prix élevés, les combustibles minéraux étant le second principal poste d’exportation de biens (21% du total), le retrait d’entreprises étrangères (TotalEnergies, Eneos, Chevron) limite l’activité du secteur. La conjoncture économique mondiale devrait également affecter la demande d’habillement, premier bien exporté (25% du total). Parallèlement, les exportations de services seront aussi limitées, les revenus du tourisme restant dérisoires. Enfin, les circonstances politiques et économiques devraient encore freiner les investissements privés. Toutefois, le pays continue de recevoir des investissements chinois dans le cadre de la Nouvelle route de la soie.  

 

Tensions sur la liquidité externe

Depuis le coup d'État, les recettes publiques ont diminué en raison de la crise économique réduisant les revenus des entreprises et des ménages, ainsi que les bénéfices des entreprises publiques du secteur de l'énergie. Bien que les dépenses aient elles aussi été réduites, le déficit budgétaire s'est creusé et devrait rester élevé lors de l'exercice 2023, augmentant la dette publique. Cette dernière a bondi de moins de 40 % de PIB au cours de l'exercice 2020 à plus de 60 % les années suivantes en raison de la hausse des déficits, de la faible croissance du PIB après la forte contraction au cours de l'exercice 2021 et de la dépréciation du kyat. Avant la crise, 30 à 40 % de la dette publique était externe.

Le compte courant est traditionnellement déficitaire. L'économie est dépendante des importations de biens d'équipement et de consommation, de matériaux pour les projets d'infrastructure ainsi que d’équipements médicaux. Ce déficit était financé par les IDE et les prêts chinois. Depuis le coup d'État, la chute des investissements étrangers dans le pays suggère que les déficits courants ne sont probablement plus entièrement financés, entraînant une baisse des réserves de change. Elles équivalaient à 6 mois d'importations en mars 2021, mais devraient donc avoir considérablement diminué, posant des problèmes de liquidité. Au cours de l'été 2022, la banque centrale  a ordonné aux entreprises et aux banques locales de suspendre et de rééchelonner les remboursements des prêts étrangers.

 

Dernière mise à jour : Février 2023

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