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13/09/2022
Publications économiques

Enquête de paiement Allemagne 2022: Les entreprises allemandes malmenées, se préparent à une nouvelle crise

Enquête de paiement Allemagne

La sixième édition de l'enquête de Coface sur l'expérience de paiement des entreprises en Allemagne a été menée en juillet et août 2022[1], avec 1070 entreprises participantes. Il s'agit de la troisième édition se déroulant dans le contexte de la pandémie COVID-19, mais la première à prendre en compte l'impact de la guerre en Ukraine et son effet sur le commerce. L'une des principales conclusions de l'enquête de cette année est que le comportement de paiement est devenu légèrement plus restrictif : avec une crise du gaz à l'horizon, moins d'entreprises offrent des délais de paiement (71%) par rapport à l'année dernière (74%). Les entreprises restent prudentes et préfèrent encaisser le plus rapidement possible. En conséquence, la préférence pour des délais de crédit plus courts n'a pas changé : plus de la moitié des entreprises interrogées ont demandé que les paiements soient effectués dans les 30 jours, tandis que les délais de crédit ultra-longs (120+ jours) sont restés rares.

Bien que deux ans et demi d'une situation économique difficile et complexe fassent sentir leurs effets, le coût semble être comparativement plus faible : le nombre et la durée des retards de paiement ont augmenté, mais seulement à petite échelle, et en partant d'un niveau très bas. Même si la discipline de paiement en 2022 s'est détériorée par rapport à 2021, et que 65% des entreprises interrogées ont signalé des retards de paiement (+6pp en glissement annuel), cela reste inférieur au niveau que nous avons connu en 2020, et bien en deçà des niveaux pré-pandémiques (82% en moyenne). La durée moyenne des retards de paiement a augmenté à 28,7 jours en 2022 (+1 jour en glissement annuel), après avoir diminué de sept jours en glissement annuel en 2021. La plupart des secteurs (à l'exception du conditionnement du papier, de l'agroalimentaire, des machines et de l'automobile) ont signalé une augmentation de la durée des retards de paiement. Avec une moyenne de 18,4 jours, les entreprises du secteur de l'emballage du papier ont connu le temps d'attente le plus court cette année, tandis que les entreprises du secteur de la finance ont été les plus patientes, avec un retard moyen de 35,0 jours (toujours en dessous du pic de 35,8 jours de 2021 dans le secteur des machines).

Bien que le comportement de paiement reste très positif, les entreprises n'ont jamais été aussi pessimistes quant à leurs perspectives commerciales[2]. Si l'opinion sur la situation actuelle de cette année est plus ou moins neutre - 23% des participants pensent que la situation de leurs affaires est meilleure qu'en 2021 ; 22% la considèrent comme pire -, la vision pour 2023 est très claire. 38% des entreprises interrogées sont pessimistes pour 2023, tandis que seulement 14% sont optimistes pour leur avenir proche. La principale raison de cette situation est la quantité importante de risques auxquels les entreprises sont confrontées.

Les risques préexistants, tels que les perturbations de la chaîne de production mondiale et la hausse des coûts des matières premières non énergétiques, restent la principale préoccupation des entreprises en matière de perspectives d'exportation en 2022. Cependant, de nouveaux risques - notamment la guerre en Ukraine et les sanctions qui y sont liées, ainsi que la hausse des prix de l'énergie - pèsent également sur l'esprit des entreprises. Le COVID-19 est actuellement un problème mineur, bien que les entreprises soient bien conscientes du risque économique de toute nouvelle mutation. En lien avec ces risques, l'attention portée aux marchés internationaux s'est déplacée. Les entreprises allemandes se concentrent moins sur l'Union européenne et le Royaume-Uni, et davantage sur les pays non membres de l'UE, peut-être pour contourner les sanctions contre la Russie.

En outre, la Chine a perdu un peu de sa popularité, tandis que les États-Unis sont redevenus une destination clé pour les exportations.

Avec tous ces obstacles à l'horizon, la question demeure : comment les entreprises allemandes ont-elles traversé la crise économique causée par la pandémie, et dans quel état sont-elles à l'aube de la crise gazière qui se profile ? Alors que 48 % des participants avaient eu recours aux aides publiques au cours des 12 derniers mois en 2021, ce chiffre était encore de 30 % en 2022, 25 % ayant même eu recours aux aides publiques au cours des 3 derniers mois avant la fin des aides publiques en juin 2022. Il n'est pas certain que ces entreprises puissent continuer sans les mesures de soutien, ce qui est particulièrement vrai pour les entreprises utilisant des prêts garantis par l'État (31% des participants qui utilisent des mesures de soutien), car ces prêts exigent le début des remboursements deux ans après leur admission.

 

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