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12/01/2022
Risque pays et études économiques

L'année 2022 vue par Jean-Christophe Caffet, Chef économiste

L'année 2022 vue par Jean-Christophe Caffet, Chef économiste. Photo de Jean-Christophe Caffet.
Quelles sont vos perspectives pour l’économie mondiale ? Avez-vous élaboré plusieurs scénarios selon la dangerosité du nouveau variant Omicron ?

L’émergence de nouveaux variants, au-delà d’Omicron, constitue naturellement le principal risque pour 2022. Intégrer cette éventualité dans nos prévisions nous parait néanmoins relativement vain, ou illusoire, l’impact sur l’activité économique et la société dans son ensemble dépendant de nombre de variables impossibles à prévoir et à quantifier : quelle dangerosité (létalité)? Quelle contagiosité ? Quelle réponse des pouvoirs publics ? Quelle réaction du corps social ? Etc… Bref les inconnues sont si nombreuses qu’il faudrait construire un nombre incalculable de scénarios « alternatifs ». Nous préférons bâtir et quantifier un scénario que nous qualifions aujourd’hui de central, et rester attentif afin de pouvoir réorienter nos vues si l’actualité l’imposait – en fonction de ce que l’on sait plutôt qu’en fonction de ce que l’on peut aujourd’hui imaginer.

Tout risque extrême mis de côté, 2022 s’annonce comme une année de transition ou de normalisation, après deux années marquées par une très forte volatilité à tous les niveaux : activité économique, prix à la consommation, prix des actifs, anticipations des agents…

Dans ce scénario, la croissance économique mondiale devrait significativement ralentir, pour passer d’un peu plus de +5,5% selon nos dernières estimations pour 2021 à près de +4% l’an prochain. La balance des risques penche toutefois nettement du côté des risques baissiers.

Faut-il s’inquiéter du ralentissement économique chinois ?

Le ralentissement économique chinois n’est pas le moindre de ces risques. L’économie chinoise représente aujourd’hui environ un sixième du PIB mondial et n’est plus uniquement « l’atelier du monde » mais également un moteur important de la demande mondiale. Le ralentissement de la consommation des ménages et de l’investissement des entreprises observé depuis plusieurs trimestres, dans un contexte d’endettement élevé et de crise du secteur immobilier – qui représente, au sens large, plus du quart du PIB chinois – fait planer un risque que les autorités monétaires et budgétaires chinoises tentent actuellement d’endiguer mais qui reste peu évident à apprécier. Ce phénomène est donc préoccupant, pour la Chine comme pour le reste du monde.

L’inflation actuelle, d’où qu’elle vienne (matières premières, pénuries multiples, prix du carbone), est-elle transitoire ?

Il est fondamental de savoir d’où vient l’inflation pour savoir si celle-ci est transitoire ou durable. A cet égard, il y a une dichotomie importante entre l’Europe continentale, où l’inflation provient surtout des prix de l’énergie (produits pétroliers, gaz, électricité) et des perturbations sur les chaines de valeur mondiales (hausse des délais d’approvisionnement, pénuries…), et les Etats-Unis où ces premiers effets, également à l’œuvre, semblent s’être diffusés plus largement dans l’ensemble du processus productif – notamment aux salaires, dans un contexte par ailleurs marqué par des pénuries de main d’œuvre. En bref, l’inflation a toujours des caractéristiques de phénomène transitoire (même si tenace) en zone euro, alors qu’elle est en train de s’installer durablement aux Etats-Unis. D’où l’asymétrie de politique monétaire entre les deux régions.

Cet article est un extrait d'une interview publiée sur WanSquare. L'interview complète est disponible sur leur site web.

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