Études économiques
Macédoine du Nord

Macédoine du Nord

Population 2,1 millions
PIB par habitant 6 714 $US
C
Evaluation des risques pays
A4
Environnement des affaires
Changer de pays
Comparer les pays
Vous avez déjà sélectionné ce pays.
0 pays sélectionnés
Vider
Ajouter un pays
Ajouter un pays
Ajouter un pays
Ajouter un pays
Comparer

Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (p)
Croissance PIB (%) -4,5 4,0 2,2 2,0
Inflation (moyenne annuelle, %) 1,2 3,2 11,4 8,0
Solde public / PIB (%) -8,3 -5,4 -5,2 -4,3
Solde courant / PIB (%) 3,4 -3,5 -8,0 -5,0
Dette publique / PIB (%) 51,8 53,2 53,8 54,5

(e) : Estimation (p) : Prévision

POINTS FORTS

  • Accord d’association et de stabilisation avec l’UE, candidate à l’adhésion depuis 2003
  • Intégration dans la chaîne de production manufacturière européenne
  • Compétitivité salariale
  • Soutien des bailleurs de fonds européens
  • Transferts élevés des travailleurs expatriés (16,2% du PIB)
  • Ancrage du denar à l’euro

POINTS FAIBLES

  • Faible taux d’emploi (47%), chômage structurel élevé et manque de productivité
  • Économie informelle importante
  • Émigration soutenue vers l’UE de la jeunesse confrontée à un chômage de 36.4%
  • Forte euroisation (47.4% des dépôts bancaires et 41.8% du crédit)
  • Infrastructures de transport, d’énergie, de santé et d’éducation insuffisantes
  • Paysage politique polarisé et instable
  • Progrès insuffisants en matière de lutte contre la corruption, le crime organisé, et d’amélioration de l’Etat de droit 

Appréciation du risque

Une croissance modeste portée par l’investissement

L’économie devrait encore connaître une croissance modeste en 2023, à l’image de la demande domestique, son principal poste (91% du PIB en 2021). La consommation des ménages (77% du PIB) contribuera modestement, du fait de la poursuite de l’inflation. En effet, bien que celle-ci devrait repasser sous la barre des deux chiffres en 2023, elle restera bien au-dessus de ses niveaux de 2021 et pré-pandémie, et sera supérieure à l’augmentation des salaires nets (malgré une forte augmentation de ceux-ci au cours de l’année 2022). De ce fait, les salaires réels baisseront et la perte de pouvoir d’achat des ménages ralentira leur consommation. De plus, l’incertitude liée au contexte économique et politique mondial maintiendra la confiance des ménages à un niveau négatif. La politique monétaire de la banque centrale (NBRNM) s’est durcie suite à l’emballement de l’inflation en 2022 : son taux directeur est passé en plusieurs fois de 1,25% à 4,75%. Afin de poursuivre sa lutte contre l'inflation et maintenir l'ancrage avec l'euro, la NBRNM sera amenée à resserrer encore sa politique, d'autant plus que la Banque Centrale Européenne (BCE) devrait faire de même. L’investissement privé (35,9% du PIB en 2021, avec les IDE) devrait être encore le principal contributeur à la croissance, malgré une dynamique plus faible qu’en 2022 en lien avec un ralentissement des flux en provenance d’Europe occidentale, principale investisseuse dans le pays. Enfin, les importations nettes contribueront négativement à la croissance.

 

Une baisse des déficit courant et public

Le déficit courant diminuera en lien avec un ralentissement de la demande en biens importés des ménages, mais aussi avec un moindre coût de l’énergie importée. Pourtant, la reprise des exportations sera affectée par une moindre demande des partenaires commerciaux, notamment de l’Allemagne (47% des exportations en 2021). La légère augmentation des remises des expatriés réduira également le déficit courant, mais elles ne pourront toujours pas égaler le considérable déficit commercial. L’excédent des services devrait augmenter grâce à la poursuite de la reprise du tourisme.

Le gouvernement compte continuer sa politique de consolidation budgétaire. Le Budget 2023 prévoit en effet de réduire le déficit à 4,6% du PIB, notamment via une augmentation des recettes fiscales, mais aussi une réduction des dépenses publiques. L’augmentation des recettes devrait s’opérer notamment à travers des amendements aux lois de taxation adoptés fin 2022. Si la loi sur le revenu des personnes physiques a supprimé la progressivité de l’impôt prévue à partir de début 2023, celles sur les bénéfices des entreprises, ainsi que sur la Taxe sur la Valeur Ajoutée comportent des mesures visant à supprimer les exonérations pour certaines catégories d’entreprises ou à réduire les produits considérés comme de première nécessité. En ce qui concerne les dépenses, le gouvernement a indiqué vouloir mieux cibler les mesures de soutien aux ménages, notamment celles prises en 2022, afin de palier l’inflation. Dans le même temps, une partie plus importante du budget (51,8% de plus qu’en 2022, 15% du budget total) doit être consacrée à des investissements en capital pour des projets d’infrastructure. Sur un horizon de long-terme, la priorité du gouvernement est de booster la croissance, via une amélioration de l’éducation et de la productivité du travail. L’investissement dans le capital humain a été porté comme l’un des cinq principaux objectifs du gouvernement.

 

Vers une lointaine et controversée adhésion à l’UE

Le gouvernement continue à afficher la volonté du pays d’intégrer l’Union Européenne. En plus de devenir le 30ème État membre de l'OTAN en mars 2020, un accord politique a été conclu pour entamer les négociations d'adhésion. En juin 2022, la Bulgarie a levé son veto en vigueur depuis novembre 2020 en amont d’un accord bilatéral. En juillet 2022, après des manifestations quotidiennes, la «proposition française » a été approuvée par le Parlement de la Macédoine du Nord, avec 68 voix sur les 120 sièges (l’opposition n’ayant pas voté et ayant quitté la salle). Selon cet accord, la Macédoine du Nord doit reconnaître l’existence d’une minorité bulgare dans sa Constitution, tandis que la Bulgarie n’est pas forcée de reconnaître la langue macédonienne (qu’elle considère comme un dialecte du bulgare).

L’inscription de cette mesure dans la Constitution implique une majorité des deux tiers au Parlement macédonien, ce qui n’est pas le cas actuellement. Des tensions politiques subsistent au sein du pays, entre les partisans d’un rapprochement avec l’UE, et l’opposition, pour qui l’acceptation du « compromis français » signifie la destruction de l’identité du peuple macédonien. Dans ce contexte, le leader du parti d’opposition VMRO DPMNE Hristijan Mickoski a appelé, début janvier, à organiser des élections en mai 2023, initialement prévues en 2024. Le mois précédent, le président du pays, Stevo Pendarovski, a qualifié la situation de critique, car les citoyens perdent confiance en les institutions locales et dans l’UE. Selon lui, accepter la proposition ne nuirait pas à l’identité macédonienne. Il a également qualifié les institutions de l’Etat de « faibles » et « remplies de corruption », et pense que les manifestations risquent de continuer prochainement. 

 

Dernière mise à jour : Avril 2023

Haut de page
  • Nederlands
  • Français
  • English