

Kenya
Synthèse
principaux Indicateurs économiques
2020 | 2021 | 2022 (e) | 2023 (f) | |
---|---|---|---|---|
Croissance PIB (%) | -0,3 | 7,5 | 5,3 | 5,0 |
Inflation (moyenne annuelle, %) | 5,3 | 6,1 | 7,3 | 6,5 |
Solde public / PIB (%)* | -7,0 | -8,2 | -6,5 | -6,0 |
Solde courant / PIB (%) | -4,8 | -5,5 | -6,0 | -5,5 |
Dette publique / PIB (%)* | 68,0 | 67,7 | 67,5 | 67,0 |
(e) : Estimation (p) : Prévision *Année budgétaire du 1er juillet au 30 juin ; année 2023 de juillet 2022 à juin 2023
POINTS FORTS
- Sixième économie africaine (2020), mais la plus grande d'Afrique de l'Est, jouant un rôle central dans la Communauté d'Afrique de l'Est, le premier marché commun d'Afrique.
- Agriculture diversifiée (40 % du PIB, troisième producteur mondial de thé) et secteur des services dynamique (informatique, télécommunications et services financiers).
- Mombasa est le troisième port le plus important d'Afrique.
- Gisements de sables minéralisés (comprenant de l'ilménite, du rutile et du zircon)
- Des gisements d'hydrocarbures ont été découverts dans la région nord-ouest de Turkana.
- Une population en forte croissance et une classe moyenne émergente
- Poursuite du Big Four Agenda par le président (un programme initialement prévu jusqu'à fin 2022 mais qui durera probablement plus longtemps), qui est axé sur l’auto-suffisance alimentaire, l'emploi dans le secteur manufacturier, la couverture médicale universelle et un meilleur accès au logement.
POINTS FAIBLES
- Dépendance à l'égard de l'hydroélectricité et de l'agriculture pluviale : sensible aux sécheresses et aux inondations
- Faibles ressources publiques (17% du PIB en 2020) et dette publique élevée
- Goulets d'étranglement persistants dus au manque d'infrastructures et à la pénurie de compétences
- Risque terroriste dans le nord, près de la Somalie ; divisions politiques, sociales et ethniques
- Corruption persistante et déficiences en matière de gouvernance, y compris dans les entreprises publiques.
Appréciation du risque
La campagne de vaccination contribue à une reprise plus forte
L'accélération du rebond économique en 2022 dépend en partie des progrès de la vaccination, qui est très en retard. Cela expose le pays à de nouvelles épidémies de COVID-19 qui pourraient entraîner des restrictions plus longues ou plus fortes, notamment au premier semestre, et devrait décourager davantage les touristes étrangers (10% du PIB et 9% de l'emploi en 2019). La consommation privée (81% du PIB) devrait être le principal moteur de la croissance en 2022 grâce à la reprise du marché du travail. Le lent retour des touristes à partir du second semestre 2022 pourrait faire retomber le taux de chômage à son niveau d'avant COVID-19, soit 5%, ce qui entraînerait une hausse des salaires. Cependant, la hausse de l'inflation - due à l'augmentation des prix de l'énergie suite à la réduction des subventions - érodera une partie des gains de pouvoir d'achat. La pression sur les prix ne se reflète pas dans le taux d'inflation annuel de 2022, en raison d'effets particuliers provenant de l'année dernière. La Banque centrale du Kenya devrait réagir à la reprise de l'inflation en relevant son taux d'intérêt de 7% à 7,5%, son niveau le plus bas depuis dix ans, ce qui pourrait également favoriser les entrées de capitaux. Un nouvel accord de libre-échange et d'investissement avec le Royaume-Uni, d'une valeur de 184 millions d'USD, stimulera les investissements (17% du PIB). En outre, la société britannique de prospection pétrolière Tullow Oil a finalement présenté son projet de mise en production du champ pétrolifère de Lokichar (comté de Turkana) après plusieurs reports. Cependant, il est probable que d'autres investissements seront à nouveau reportés. La croissance des investissements publics et de la consommation sera limitée par les efforts d'assainissement des finances publiques. Ceci constitue la base d'un nouveau montage financier triennal (mécanisme de financement élargi et facilité de crédit élargie) approuvé par le FMI en avril 2021. Les échanges commerciaux en montant net devraient rester un frein à la croissance économique. Les exportations de marchandises (12% du PIB) continueront de bénéficier de la forte demande de fruits et légumes (14% des exportations), mais la croissance des exportations de thé (23%) devrait rester faible en raison de la forte offre des autres exportateurs sur le marché mondial. Alors que les exportations de services devraient augmenter sensiblement avec le lent retour des touristes, la hausse des importations devrait plus que compenser cette évolution.
Déficits jumeaux et dette élevés
Tout en restant important, le déficit prévu dans le budget 2021-2022 diminue sensiblement. Le gouvernement a supprimé les subventions et les dépenses liées à la COVID-19, tandis que la poursuite de la reprise économique générera des recettes plus élevées. Néanmoins, les autorités devraient encore augmenter les dépenses pour lutter contre l'insécurité et la sécheresse dans le Nord, dans le cadre du 3ème plan de relance (novembre 2021). Un déficit budgétaire plus réduit est conforme aux objectifs du programme actuel du FMI, avec 2,34 milliards USD en jeu, dont 984 millions USD ont déjà été décaissés. Néanmoins, la dette publique continuera de croître, mais à un rythme plus lent, jusqu'à 70% du PIB. Le déficit des comptes courants devrait rester autour de 5% du PIB. Les développements positifs provenant des exportations de services et de l'augmentation des envois de fonds des Kenyans vivant à l'étranger seront compensés par une augmentation de l'énorme déficit de la balance commerciale des marchandises. La dette extérieure publique (37% du PIB), qui se répartit entre les créanciers commerciaux (30%), bilatéraux (30%, dont environ la moitié est détenue par la Chine) et multilatéraux (40%), devrait continuer à augmenter, notamment en raison du service élevé de la dette qui augmentera avec la fin de la suspension du service de la dette bilatérale cette année.
Tous les yeux sont rivés sur l'élection présidentielle
Le contexte de l'élection présidentielle, prévue en août 2022, s'est compliqué après que la Haute Cour du Kenya a décidé, en mai 2021, de rejeter le projet d'amendement constitutionnel qui aurait notamment créé le poste de Premier ministre. Cette réforme faisait à l'origine partie d'une trêve entre le président Kenyatta et Raila Odinga, son principal adversaire lors de l'élection de 2017, afin de garantir la stabilité politique. Cela signifie que Kenyatta ne pourra pas conserver un certain pouvoir en occupant un poste de premier ministre après la fin de son deuxième et dernier mandat présidentiel cette année. Néanmoins, dans un pays où beaucoup votent encore selon des critères ethniques, Kenyatta, un Kikuyu (17 % de la population, le groupe ethnique le plus important), a déclaré son soutien à Odinga, un Luo (11% de la population), formant ainsi une alliance inhabituelle. Cela pourrait placer le vice-président William Ruto - un membre de l'ethnie Kalenjin (13%, la troisième plus importante) qui n'a pas reçu le soutien du président en raison de désaccords personnels - dans la meilleure position pour remporter l'élection avec le soutien de son groupe ethnique et de certains des Kikuyu déçus. En raison de la concentration du pouvoir, les élections sont déterminées par le vote ethnique et s'accompagnent souvent de flambées de violence. Ruto a également obtenu un soutien important de la part des jeunes en se présentant comme le candidat de la "Hustler Nation", en opposition avec Kenyatta et Odinga, des noms qui occupent le devant de la scène politique nationale depuis les années 1960.
Dernière mise à jour : Février 2022