Études économiques
Érythrée

Érythrée

Population 3,6 millions
PIB par habitant 611 $US
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Evaluation des risques pays
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Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (p)
Croissance PIB (%) -0,6 5,7 4,0 3,6
Inflation (moyenne annuelle, %) 4,7 2,6 2,0 0,0
Solde public / PIB (%) -5,2 -4,8 -1,5 0,0
Solde courant / PIB (%) 10,1 10,8 10,5 0,0
Dette publique / PIB (%) 185,6 175,5 165,5 0,0

(e) : Estimation (p) : Prévision *Calculée uniquement pour la région d'Asmara **Dons inclus ***Coopération internationale incluse

POINTS FORTS

  • Importantes ressources minières (potasse, cuivre, or, argent, zinc)
  • Importantes ressources agricoles (maïs, orge, légume, élevages)
  • Afflux importants de fonds en provenance de la diaspora érythréenne émigrée

POINTS FAIBLES

  • Episodes de sécheresse et de chocs climatiques récurrents
  • Economie fermée
  • Niveau d’endettement critique
  • Pays au ban de la communauté internationale
  • Situation préoccupante des droits de l’homme
  • Climat des affaires très difficile
  • Omniprésence de l’État dans l’économie
  • Extrême pauvreté, forte émigration

Appréciation du risque

Croissance soutenue par les exportations de minéraux et le projet de mine de Colluli

Doublement pénalisée en 2020 par la pandémie de COVID-19 et par une invasion de criquets pèlerins qui a fortement affectée les récoltes agricoles, l’économie continuera, en 2022, la reprise amorcée en 2021. Malgré un refus des autorités d’engager une campagne de vaccination, la croissance devrait être principalement stimulée par un retour à la normale des services. La consommation, déjà repartie en 2021 (grâce notamment au retour des flux entrants d’envois de fonds), devrait en bénéficier. En 2022, l’amélioration du secteur agricole, dont la population est extrêmement dépendante (75% de la population vit de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche), devrait, en effet, se répercuter positivement sur le revenu des ménages et, donc, la consommation. Elle restera néanmoins fragile, 69% de la population vivant sous le seuil de pauvreté. En outre, les activités agricoles resteront sous la menace des criquets pèlerins et des aléas climatiques. En 2022, la croissance sera également soutenue par une hausse des revenus d’exportations tirés des activités minières (cuivre, potasse, zinc et or). Après avoir bénéficié de la forte reprise des cours des matières premières en 2021, le niveau des prix devrait rester favorable à la croissance. De plus, les travaux sur le grand projet de potasse de Colluli pourraient permettre soutenir les exportations dès 2022. Ce projet sera l’une des principales sources de croissance de l’investissement privé qui restera, par ailleurs, assez faible. L'environnement commercial défavorable, la lenteur des réformes, les politiques parfois imprévisibles, les infrastructures déficientes, et un environnement politique instable continueront d’alimenter la méfiance des investisseurs étrangers à l’égard d’un pays encore très fermé. La contribution de l’investissement public devrait aussi rester faible, pénalisée par les difficultés récurrentes de financement.

 

Après une période de déflation entre 2016 et 2019 (reflétant une contraction de la masse monétaire), l’inflation a fait son retour depuis 2020. Elle devrait être entretenu en 2022, par des prix des matières premières importés, particulièrement du pétrole et des denrées alimentaires (provenant d’Ethiopie).

 

Une dette publique toujours alarmante

Avec la pandémie de la COVID-19, le déficit budgétaire s’est creusé, sous l’effet des mesures de soutien aux entreprises et de la mise en place d’un Fonds national de lutte contre la pandémie. En 2022, il devrait s’atténuer grâce à une hausse des recettes résultant de la reprise de l’activité. Malgré la fin des mesures de soutien, la masse salariale de l’Etat et les dépenses d’investissement en capital dans les infrastructures, dans le cadre des projets miniers, entretiendront le déficit. Les problématiques récurrentes de financement devraient, néanmoins, continuer de contraindre la capacité d’investissement des autorités. En effet, la dette publique, essentiellement domestique et libellée en monnaie locale, reste extrêmement élevée et continuera de mettre sous pression les finances publiques du pays. Ce niveau de dette publique s'explique par des déficits budgétaires récurrents financés par l’endettement. Bien que les relations avec la communauté internationale se soient légèrement améliorées suite au rapprochement avec l’Ethiopie, l’accès aux aides des bailleurs de fonds restera limité.

 

En 2022, le compte courant restera assez largement excédentaire, grâce aux envois de fonds des expatriés et à l’excédent commercial. Malgré les prix du pétrole élevés qui devrait alourdir le montant des importations, ce dernier restera excédentaire grâce à la reprise, dans le même temps, des exportations minières (95% des recettes d’exportations en 2019). Les comptes des revenus et des services resteront légèrement déficitaires, alimentés, respectivement, par les paiements d’intérêts et les importations de services nécessaires à l’activité minière. En puisant dans ses réserves de change (3 mois d’importations), alimentées par l’excédent courant récurrent, la banque centrale continuera de maintenir l’ancrage du nafka au dollar, qui, au vu du taux de change en vigueur sur le marché parallèle, demeurera surévalué.

 

Le conflit du Tigré entretient les tensions à la frontière avec l’Ethiopie

Depuis 1993, le paysage politique est dominé par le Front populaire pour la démocratie et la justice (PFDJ), seul parti légalement autorisé, et par le président Isaias Afwerki. L’absence de libertés fondamentales, et les dérives totalitaires sont communément admises, faisant du pays l’un des plus fermés au monde. Toutefois, en 2018, le président a signé une déclaration de paix avec le voisin éthiopien, mettant fin à 20 ans de guerre. Parti d’un différend sur le traçage des frontières, le conflit avec l’Éthiopie, couplé aux accusations de financement des groupes armés shebabs en Somalie, avait exclu le pays de la communauté internationale et généré des sanctions par l’ONU. Elles ont été levées fin 2018 suite aux efforts de pacification effectués avec ses voisins : l’Ethiopie donc, mais aussi, la Somalie, le Soudan et Djibouti. Malgré les espoirs suscités par cette avancée, le pays est de nouveau scruté par communauté internationale pour avoir envoyé ses troupes dans la région du Tigré (nord de l’Ethiopie) dans le conflit qui oppose le gouvernement régional au gouvernement central de son voisin. De nombreux médias ont rapporté des crimes de guerre et de graves violations des droits de l'homme (viols, tortures). En conséquence, la pression internationale s'est accrue pour le retrait des troupes dans la région. Débuté en novembre 2020, le conflit reste irrésolu, menaçant notamment les camps de réfugiés érythréens dans le Tigré. 

 

Dernière mise à jour : Février 2022

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