Actualités et Publications
27/02/2018
Risque pays et études économiques

Défaillantes ou « zombies », les entreprises en difficulté représentent près de 6% du total en France

image personages qui vont tomber
  • De moins en moins de défaillances : -8,3% à fin janvier 2018 sur un an et une prévision de -3,6% en 2018
  • Les plus petites entreprises vont bien, les autres encore mieux
  • Le taux de défaillance est désormais inférieur à celui d’avant-crise
  • Toutefois, le tableau est loin d’être idyllique car le nombre d’entreprises « zombies », toujours en vie mais non solvables et non rentables, reste élevé

.

MOINS DE DÉFAILLANCES MAIS LE MOUVEMENT DEVRAIT S’ESSOUFLER EN 2018

Ce début d’année marque une nette amélioration des principaux indicateurs de défaillances d’entreprises. La baisse du nombre de défaillances atteint -8,3% sur un an en janvier 2018, pour arriver à 53 414 cas, soit le plus faible niveau depuis octobre 2008. Leur coût pour l’économie connaît une chute à deux chiffres : -15,2% pour la dette fournisseurs (3,2 milliards d’euros) grâce au dynamisme des plus grandes entreprises et -15,4% pour le nombre d’emplois concernés (156 673).

Le raffermissement de la croissance (2% en 2017) a bénéficié à tous les types d’entreprises, toutes les régions et la majorité des secteurs d’activité.

  • Si les défaillances des TPE réalisant moins de 250 000€ de chiffre d’affaires enregistrent une baisse inférieure à la moyenne nationale (-5,2% vs -8,3%), les entreprises avec un chiffre d’affaires supérieur à 1M d’euros accusent une baisse de -24,2%, en raison notamment de la reprise du commerce mondial ;
  • Après quatre années consécutives de hausse, l’Ile-de-France (qui concentre plus de 20% des défaillances) profite enfin de l’embellie générale ;
  • La construction (-13% en un an) contribue pour moitié à la baisse des défaillances dans un contexte de taux d’intérêt très bas et de confiance des ménages au plus haut depuis la crise. C’est aussi le cas des secteurs tirés par une consommation des ménages dynamique, comme l’habillement (-13%), les services aux particuliers (-6,4%, baisse portée par la restauration) et l’automobile (-5,4%). Dans le secteur agroalimentaire la situation est plus contrastée (-0,9% seulement) du fait des mauvaises récoltes de céréales en 2016, ayant entraîné une vague de défaillances parmi les céréaliers, boulangers et pâtissiers.

« Pour 2018, Coface table sur une poursuite moins marquée du recul des défaillances : -3,6% après -7,3% sur l’ensemble de l’année 2017. Ce rythme moins soutenu s’explique en partie par le probable ralentissement de l’activité française dès le second semestre, en raison des contraintes d’offre en termes d’équipements et de recrutement, ainsi que des premiers signes d’essoufflement déjà visibles du côté de la construction», commente Bruno de Moura Fernandes, économiste à Coface.

LES ENTREPRISES « ZOMBIES », UN SYMPTÔME DES DÉSÉQUILIBRES PERSISTANTS DE L’ÉCONOMIE

Si le nombre de défaillances reste supérieur à celui d’avant-crise, le taux de défaillance est plus faible : 1,14% en 2016 contre 1,35% en 2007, en raison d’un stock d’entreprises plus important. Il est comparable à celui enregistré en Allemagne (1,2%) alors qu’en Italie et en Espagne les procédures très longues et coûteuses poussant les entreprises à recourir à d’autres alternatives (liquidation volontaire, financement par hypothèque) entraînent une sous-évaluation du taux de défaillance à 0,3% et 0,1% respectivement.

Mais la situation des entreprises françaises est plus contrastée que ne le laisse supposer la baisse du nombre de défaillances. Si on ajoute au taux de défaillance celui d’entreprises « zombies » (4,6% du nombre total, d’après les estimations de Coface), peu rentables et insolvables, la part des entreprises en difficulté atteint 5,7% du total (à fin 2016). Depuis la sortie de la crise, le taux d’entreprises « zombies », maintenues artificiellement en vie par des financements à bas coûts dans un contexte de politique monétaire expansionniste, ne diminue pas en France, alors que l’Espagne, très affectée par la crise, a entamé une baisse dès 2013.

« Depuis la sortie de la crise, il y a moins de défaillances en France mais autant d’entreprises « zombies », ce qui est cohérent avec la croissance relativement faible enregistrée jusqu’en 2016. Cette multiplication des « zombies » qui risquent de faire faillite à tout moment est préjudiciable pour l’économie car cela entrave le processus de destruction créatrice et tire à la baisse la productivité d’un pays », conclut Bruno de Moura Fernandes.

  • Tendance globale
  • Dynamiques sectorielles
  • Dynamiques régionales
  • Zombies et défaillances

 

Télécharger le communiqué : Défaillantes ou « zombies », les entreprises en difficulté représ... (326,00 kB)

Contact


Kris Degreef

 
Media Contact
Vorstlaan, 100 Boulevard du Souverain
B-1170 Brussels
BELGIUM
Mail: Kris.degreef@coface.com

Haut de page
  • Nederlands
  • Français
  • English