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29/04/2014
Risque pays et études économiques

Défaillances en Europe centrale et orientale en 2013: Un niveau record, avec 70 000 entreprises touchées

Insolvencies in Central and Eastern Europe 2013: New peak with 70,000 companies affected
> 2013 a dépassé le pic de 2012 : une augmentation de +5 % des défaillances dans les PECO(1), due au ralentissement de la zone euro et aux restrictions budgétaires
> Secteurs les plus performants : informatique, enseignement et santé
> Secteurs à la traîne :construction, commerces de gros et de détail
> Un taux de défaillances(2) enfin stabilisé en 2014 et 2015?

Les entreprises dans la région des PECO ont traversé une année 2013 difficile. La conjoncture économique, déjà mauvaise, s’est détériorée et la consommation des ménages a baissé à cause des mesures budgétaires prises pour juguler l’envolée des déficits publics. L’accès au crédit s’est durci, en ligne avec la contraction à la fois de la demande et de l’octroi de nouveaux prêts. Cette situation a directement affecté les entreprises, en les obligeant à revoir à la baisse leurs objectifs de ventes. De plus, les exportations, qui devaient contribuer à la croissance du PIB, ont été pénalisées par le ralentissement de l’économie de la zone euro, principal débouché des PECO.

 

Evolution du nombre de défaillances en europe centrale et orientale (2008=100)

Résultat : près de 70 000 cas de défaillances en 2013, soit une hausse de +5% sur un an pour l’ensemble de la région. La Bulgarie a enregistré la progression la plus forte, +39% (834  cas). Ce record provient de la baisse de la demande, de la difficulté d’accès au crédit et du manque de programmes d’appui aux entreprises. Si l’on exclut la Hongrie où la chute des défaillances est due à un changement de législation, la Lettonie est la seule bonne nouvelle de la région. Le nombre de défaillances y a diminué de

7 %, une tendance positive qui s’explique par la croissance du PIB (4,6 %) et de la consommation des ménages.

 

« Les PECO ont été confrontés à un environnement commercial difficile l’année dernière. Ces pays ont souffert d’une consommation des ménages orientée à la baisse, mais aussi de la récession en zone euro, leur principale destination commerciale. La République tchèque, qui dépend fortement des exportations vers l’Europe de l’Ouest, en est la preuve flagrante, tant du point de vue macroéconomique (récession depuis deux ans) que microéconomique (brusque hausse des défaillances de 26 % en 2012 et de 32 % en 2013) »,explique Grzegorz Sielewicz, économiste pour l’Europe centrale et orientale à Coface.

 
Le secteur de la construction pénalisé par le contexte économique

 

La demande atone, la baisse de la consommation des ménages et la concurrence accrue ont un effet direct négatif sur les commerces de détail et le commerce de gros. Pendant le second semestre 2013, une reprise progressive a été entamée après un passage à vide, grâce à la faible inflation et à un retour de la confiance des consommateurs.

 

Le secteur de la construction demeure particulièrement sous tension dans les PECO. En 2013 il n’y a eu aucun signe d’amélioration de ses performances qui restent mauvaises depuis un moment. Par effet domino, cela a pénalisé d’autres secteurs liés à la construction (métallurgie, fabricants d’équipements). L’avenir proche s’annonce tout aussi sombre. Les fonds provenant du nouveau budget de l’Union européenne pour la période 2014-2020 ne pourraient avoir un impact sur la situation financière des entreprises du secteur qu’à la fin 2014, voire plus tard. En outre, les entreprises hésitent toujours à investir, n’étant pas convaincues que le ralentissement économique touche à sa fin, ni que la reprise soit proche.

 

Une évolution divergente des taux de défaillances en 2014

 

Le premier trimestre 2014 présente des perspectives économiques encourageantes. D’après les prévisions de Coface, le taux de croissance moyen des PECO passera de 1,1 % en 2013 à 2,0 % en 2014. Les pays baltes resteront dans le peloton de tête, avec la Lettonie et la Lituanie qui devraient enregistrer une croissance de respectivement 4,2 % et de 3,4%. Les autres PECO auront aussi des taux de croissance supérieurs à ceux de 2013. Les exportations et la consommation des ménages seront les principaux moteurs de la croissance. Dans ce contexte, les entreprises devraient être plus confiantes dans leurs transactions et les investissements.

 

Malgré la reprise, le taux de croissance en Europe de l’Ouest devrait se maintenir à un niveau modéré (1 %). Ce sont l'Autriche et l'Allemagne, les économies les plus stables, qui tireront la croissance, avec un taux de 1,7 %. Favorisés par les taux de chômage les plus bas d’Europe, des hausses salariales et la progression de la demande externe, ces pays profiteront aussi du redressement de la consommation des ménages.

 

Les entreprises des PECO recueilleront les fruits de l’embellie chez leurs principaux partenaires commerciaux internationaux. Il faudra du temps avant que les contraintes qui pèsent sur l’activité des entreprises se relâchent et que les résultats financiers reflètent cette amélioration. Ainsi, en 2014, le nombre de défaillances devrait baisser en Pologne et en Lettonie. La tendance haussière risque de perdurer dans le reste de la région, notamment, en République tchèque, en Hongrie, en Roumanie, en Croatie et en Slovénie qui connaîtront les plus fortes augmentations.

   

[1] PECO : pays d’Europe centrale et orientale

[2] Taux de défaillances : le rapport entre le nombre de défaillances du secteur et le nombre d'entreprises dans ce secteur

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