Études économiques
Guyana

Guyana

Population 0,8 million
PIB par habitant 9 778 $US
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Evaluation des risques pays
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Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (p) 2024 (p)
Croissance PIB (%) 43,5 20,1 62,3 37,2 45,3
Inflation (moyenne annuelle, %) 1,2 3,3 6,5 6,6 5,5
Solde public / PIB (%) -7,8 -7,3 -5,2 -5,0 -1,9
Solde courant / PIB (%) -16,3 -25,6 27,3 27,9 27,3
Dette publique / PIB (%) 51,1 43,2 27,8 29,8 24,2

(e) : Estimation (p) : Prévision

POINTS FORTS

  • Des perspectives attrayantes pour les investisseurs dans le secteur minier, l'énergie hydroélectrique et l'agriculture
  • D'abondantes réserves de pétrole et de gaz en mer, en cours d'exploitation depuis 2020
  • Membre de la Communauté et du marché commun des Caraïbes (CARICOM)

POINTS FAIBLES

  • Dépendance à l'égard des ressources naturelles (or, bauxite, sucre, riz, bois et, surtout, pétrole depuis 2020)
  • Insuffisance des infrastructures de transport, d'électricité, d'éducation et de santé
  • Main-d'œuvre locale peu qualifiée et émigration massive de travailleurs qualifiés
  • Sensibilité aux événements climatiques (région exposée ouragans)
  • Dépendance à l'égard des créanciers internationaux
  • Taux de criminalité élevé lié au trafic de drogue, dans un contexte de pauvreté et de corruption (classé 85/180 par l'indice de perception de la corruption de Transparency International en 2022)

Appréciation du risque

L’essor du secteur pétrolier, moteur d’une croissance toujours fulgurante

En 2024, l'activité continuera d'afficher de vives performances, avec une croissance nettement supérieure à celle des pays voisins, grâce à la hausse de la production dans le secteur pétrolier. Les découvertes majeures de ressources pétrolières dans le bloc Stabroek, exploitées par le consortium regroupant ExxonMobil, Hess et CNOOC, ont en effet propulsé le pays au rang de troisième plus grande réserve de pétrole commercialement exploitable en Amérique latine et dans les Caraïbes, avec une estimation de plus de 11 milliards de barils. Avec l’exploitation offshore déjà en cours (deux champs en production, Liza-1 depuis 2021 et Liza-2 depuis 2022), la production quotidienne a quadruplé entre 2021 et 2023 et devrait poursuivre sa forte hausse en 2024, grâce au démarrage de la production au champ de Payara, pour atteindre 700 000 barils par jour. L’économie continuera également de bénéficier du cours élevé du pétrole, attendu en hausse. L’exploitation pétrolière continuera d’engendrer d’importants investissements publics et étrangers : les projets actuellement en développement sont estimés par le consortium d’exploitation à 42,5 milliards USD, et de nouveaux investisseurs devraient être attirés par la révision à la hausse des prévisions de production à moyen et long terme. L’activité non-pétrolière, et plus particulièrement le secteur de la construction et des services, seront stimulés par les retombées positives du secteur pétrolier et des besoins d’investissement en infrastructures. Les réformes apportées en 2023 au Local Content Act, promulgué en 2021 pour stimuler l’économie locale, visent à intégrer davantage l’essor de l’industrie pétrolière et gazière avec la mise en place de dispositions spécifiques au secteur, devraient permettre de renforcer l’effet de ruissellement l’économie locale. L’activité bénéficiera également du dynamisme du secteur aurifère (l’or constitue 5% des exportations en 2022), bénéficiant d’un cours toujours élevé. L’inflation, restée à un chiffre, contrairement à celle de la majorité des pays voisins, reculera légèrement, en lien avec la modération des cours mondiaux des denrées alimentaires. Les dépenses publiques et la hausse des salaires réels du fait des retombées du secteur pétrolier la maintiendront cependant à un niveau supérieur à ses niveaux d’avant pandémie. La volatilité des cours mondiaux du pétrole constitue l’un des principaux risques au dynamisme de l’activité. Le secteur agricole, qui pourrait pâtir de sécheresses amenées par le phénomène climatique El Niño, affectant sa production ainsi que le prix des produits agricoles importés.

 

Des comptes publics et extérieurs soutenus par la manne pétrolière

Le secteur pétrolier générera de solides recettes publiques, par le biais des redevances et impôts qui y sont associés, et devrait être soutenu par les cours encore élevés des produits énergétiques. Elles seront également accrues par la négociation en cours du partage de la valeur ajoutée entre les entreprises exploitantes et le gouvernement pour les contrats à venir, dans le cadre de l’adjudication de 14 blocs pétroliers. Les dépenses resteront importantes, malgré la réduction progressive des aides fiscales accordées aux consommateurs dans le contexte d’inflation élevée. Le développement économique s’accompagne de larges plan de dépenses publiques, en particulier dans les domaines de la santé et de l’éducation (hausse de l’allocation aux personnes âgées, bourse étudiante Because we care…), ainsi que d’efforts coûteux pour élargir la capacité des administrations afin d’améliorer la mise en œuvre des politiques publiques et la gestion des importantes dépenses en capital. Le financement du déficit s’appuiera principalement sur les réserves du Fond pour les ressources naturelles (abondé en amont par les revenus pétroliers), permettant ainsi une baisse de la dette publique.
Le compte courant enregistrera à nouveau un très large excédent, principalement grâce à la balance commerciale positive. Les prix élevés et la hausse de la production pétrolière soutiendront les exportations, surpassant largement la hausse des importations de biens d’équipements nécessaires à l’exploitation pétrolière et minière ainsi qu’à la réalisation des projets générés par les investissements publics. De surcroît, la balance commerciale continuera également à bénéficier d’importantes exportations aurifères. Cet excédent commercial compensera encore largement les déficits des services et des revenus liés à l’activité des sociétés pétrolières étrangères.

 

Les élections locales confirment le pouvoir du PPP

Le président Irfaan Ali, du People’s Progressive Party/Civic (PPP) de centre gauche, a pris ses fonctions en août 2020, à l’issue d’une crise politique. Il a succédé à David Granger, qui était à la tête d'une coalition multiethnique, le People’s National Congress ou PNC, dirigée par l'APNU (A Partnership for National Unity) et son jeune allié, l'AFC (Alliance for Change). L'environnement politique en Guyane est historiquement caractérisé par des divisions raciales et ethniques qui influencent souvent les préférences électorales et les alliances politiques. Alors que la communauté indo-guyanienne soutient largement le PPP, la population afro-guyanienne est favorable à l'APNU, en raison de frictions historiques entre les deux partis, cela génère des frictions politiques. Le parti de M. Ali dispose de 33 sièges au Parlement, ce qui lui confère une courte majorité à l'Assemblée nationale, qui compte 65 sièges (la coalition APNU et AFC disposant de 31 sièges). Les élections locales, initialement prévues en 2020 et finalement tenues en juin 2023, ont conforté le PPP, y compris dans les régions historiquement dominées par les partis d’opposition : le parti a été élu dans 67 des 80 régions en jeu. Cependant, la portée de cette victoire est relativisée par un faible taux de participation (35%) et par un manque de coordination entre les partis d’opposition. La stabilité politique devrait perdurer jusqu’aux prochaines élections présidentielles, attendues en 2025, et ce malgré la résurgence de tensions sociales entre les communautés indo-guyanienne et afro-guyanienne à l’approche des élections locales. Depuis sa prise de fonction, le gouvernement de M. Ali a assoupli ses critiques sur l'accord de partage de la production conclu en 2016 par l'APNU avec ExxonMobil (considéré comme excessivement favorable à la société). En août 2022, le gouvernement a réaffirmé son engagement de respecter l’accord, tout en faisant en sorte que les futurs contrats avec d’autres compagnies pétrolières et gazières soient plus favorables au pays : l’adjudication de 14 blocs pétroliers à venir sera ainsi réalisée à de nouvelles conditions, plus bénéfiques au gouvernement et définies par un nouveau cadre adopté en avril 2023. Malgré une corruption encore élevée (avec un indice de perception de la corruption de Transparency International qui le place au 85ème rang mondial en 2022), la participation du pays à l’EITI (Extractive Industries Transparency Initiative) devrait aider à la bonne gestion de la manne pétrolière.

 

Dernière mise à jour : Septembre 2023

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